Un des bons côtés quand on est au chômage, c'est qu'on se retrouve d'un seul coup avec plein de temps. Du temps pour chercher un autre boulot, pour aller boire des apéros, se balader, dessiner, apprendre l'allemand, lire, mettre ses doigts dans son nez, ou même se remettre en question si on est motivé. Ou encore pour faire un peu de sport.

Sans vouloir trop rentrer dans les détails, il se trouve que j'avais pris une douzaine de kilos ces trois dernières années : peu (voire pas du tout) de motivation pour aller me bouger après une longue journée de travail, et par contre beaucoup de motivation pour aller boire des apéros, me faire des soirées tranquilles avec ma copine, des bamboules + grasses mats les w-e, et hop ! Sans même m'en être vraiment rendu compte je m'étais retrouvé gras comme un goret (enfin presque).

Mais depuis trois mois, c'est à dire depuis que je me suis fait larguer et que je me suis retrouvé au chômage, je me suis décidé à bouger un peu mon cul. Comme je l'ai dit, parce que j'ai le temps, et bien sûr parce que j'ai un grand besoin de me défouler, mais aussi parce que j'ai été assez sportif il y a quelques années et que ça m'embête de ressembler au stéréoptype de ce que je ne voulais pas devenir quand j'avais 20 ans. Alors je me suis mis à faire des abdos, des pompes, des grandes balades de 7 à 10h de marche dans le Jura, des parties de squash ou de badminton quand il fait moche. Je me suis aussi remis à courrir. Le début a été très pénible : trop de cigarettes, de bières, pas assez d'entrainement, et en plus j'ai toujours détesté me retrouver avec le souffle court et trempé de sueur à force de cavaler après ... rien du tout. Une vraie soupe à la grimace. Comme je suis un garçon plutôt méthodique, j'ai donc en toute logique décidé d'y mettre un peu de sucre : remplacement de mes vieilles baskets à 2 balles par des super pompes à coussin d'air-gel-goldorak-2000, achat d'un cardio-fréquencemètre et d'un short pas délavé. Des objets pas franchement indispensables mais qu'on a envie de mettre, surtout après avoir payé la peau du c... pour les avoir. J'ai aussi essayé de trouver des endroits chouettes pour aller courrir : de préférence dans la nature, mais sans trop de dénivelé. J'avais d'abord pensé au bord du lac, mais il y a un peu top de monde et de moucherons, puis en plein été y'a quand même des jours ou ça tape. Puis j'ai découvert qu'il y avait 3 pistes qui avaient spécialement été crées pour les joggers au dessus de neuchâtel, en forêt, une de 4km, une de 8km, et une de 12km (juste à côté d'un endroit où je suis passé 1000 fois !).

Alors je m'y suis mis, en commençant par la piste de 4km. La première fois, j'ai terminé avec des courbatures, à moitié bouffé par les moustiques, et j'ai mis presqu'une demi-heure à faire ce tour ! Je n'ai pas arrêté de fumer, mais les progrès ont été rapides, j'ai investi dans la citronnelle, et maintenant je fais 2 ou 3 fois par semaine le tour de 8km en 40mn en étant beaucoup moins fatigué à la fin que la première fois que j'ai fait le tour de 4km. Plus de courbatures, le coeur bat moins vite, je respire mieux, et je profite presque de la balade, de la fraicheur du bois, et du calme (c'est très agréable de ne plus entendre les bruits de la ville), je prends aussi plaisir à sentir mon corps travailler. Et bien que je mange exactement comme avant, et que je boive même un petit peu plus (bref que je n'aie fait absolument aucun effort de ce côté là), j'ai perdu 10 kilos.

Je croise assez souvent les mêmes personnes, on échange des bonjours, ou un petit sourire, parfois quelques mots à la fin du tour, en faisant des étirements. D'ailleurs aujourd'hui, j'ai discuté avec un peu avec une jolie blonde. Elle a l'air marrante, normalement on devrait aller boire un verre mercredi soir. A voir...