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Pas grand chose sur à peu près rien
Entre ciel et terre
--> Et un peu dans le coaltar aussi
Dimanche, 7h30. 5 petites heures de sommeil derrière moi, encore au moins 1 gramme dans le sang, un jour gris par la fenêtre, et pourtant plus envie de dormir. Pas envie de travailler, pas envie de lire, pas envie de regarder la télé...le syndrôme du dimanche. Je me lève. Bonne nouvelle : j'ai pas envie de vomir non plus.

Douche, jus d'orange, 2 oeufs à la coque, corn-flakes. Je vais chercher le journal dans une caissette au bout de la rue. Je m'allume une clope et je commence à le lire en buvant une grande tasse de café noir, très fort,. Ce journal est encore plus nul le week-end que pendant le reste de la semaine. Bon, je garde quand même le programme télé de la semaine. Il faudrait faire un peu de lessive. Bof. Ça attendra. Le ciel est bizarre, des nuages blancs ressemblent à des déferlantes figées, des nuages gris forment un plafond, un peu fissuré de bleu. Pas d'orages prévus pour aujourd'hui, je décide d'aller faire un tour. Je me prépare un sandwich poitrine de dinde-tomate-omelette, un thermos de thé au citron brûlant et bien sucré, je prends aussi du pain et du chocolat pour le goutter, et une bouteille de flotte. Je m'habille pour marcher, et en route. J'ai choisi de faire le chemin des crêtes.

Je vais en bus jusqu'aux Cadolles, et je commence à marcher. Le chemin pénètre dans la forêt, il fait frais, le silence est reposant pour les nerfs. Juste le bruit du vent, de quelques gouttes qui tombent des arbres, de mes pas. Je quitte l'asphalte et commence à monter le long de l'ancienne route de Chaumont. Le sentier est assez raide, je commence à suer mes toxines, mais je me sens me relaxer pourtant. Il y a de la brume, je croise une vieille qui cherche des champignons, elle a un panier sous le bras et un sourire aimable, ça me fait penser aux histoires de sorcières que ma grand-mère me racontait quand j'étais petit. Je ne sais pas si c'est les restes d'alcool, la fatigue, ou autre chose, mais je me sens bizarre, un peu comme si j'étais à l'extérieur de moi-même. Ça me rassure presque de sentir le froid, l'humidité, la tension dans les muscles de mes cuisses, mon coeur battre fort. Je me sens vivant. Ai-je besoin de me sentir vivant ? Qu'est-ce que je fous dehors au lieu de cuver mon vin au lit comme tout le monde ? Pourquoi ai-je besoin de me rassurer ? Pourtant la soirée de la veille était sympa.

J'arrive à Chaumont. Après être monté sur la tour d'observation profiter d'un panorama improbable, je continue entre forêt, champs et pâturages en direction de La Dame. Je rencontre un type qui se balade avec un âne en laisse (!). Ok, techniquement parlant ce n'est pas une laisse, mais un licol. Pendant qu'on échange quelques mots, Tintin (c'est le nom du baudet) essaie de voir si les rabats de mes poches sont comestibles. C'est incroyable l'impression de douceur que dégage cet animal. Son propriétaire pue la vinasse, et je me demande si à ce moment là, moi aussi. Je lui dis que je songerai aussi à prendre un âne quand j'habiterai un appartement plus grand, et je me remets en route. Je repense à la soirée de la veille, une fête surprise pour l'anniversaire d'un copain. En fait, pour que ce soit vraiment un surprise, on a commencé à 16h (ce qui explique qu'on a fini relativement tôt). Sa copine a réussi à l'attirer dans un chalet qu'on avait loué et où on s'était cachés. Surprise ! Ensuite, cadeaux, suze, bière, musique, cigares, allumage d'un feu dans la cheminée, rosé, bières, jeux débiles, absinthe, pétards, blanc, raclette, champagne, danse, strip poker, vodka, whiskys, cigares, damassine, pétards, etc... J'étais content de ne pas conduire cette fois. Alors ? Pourquoi ce sentiment aujourd'hui ? Je ne sais pas, je rumine. Vers La Dame, je me pose sur une souche pour manger. Je bois du thé et fume une cigarette avant de repartir, en grommelant parce que j'ai le cul mouillé.

Je ne veux plus penser, je marche plus vite, je dois évacuer. Evacuer quoi ? Je ne sais pas. Je ne veux pas y penser. Ce n'est pas un de ces lendemains de cuite où au fur et à mesure que la mémoire revient on se dit "Rhoooo nooon ! Et merde ! Comment j'ai pu faire ça ? ... Aïe, ça aussi ? non ? Si ! rhooo nooon... " (que ceux qui se reconnaissent lèvent la main). En fait, tout le monde était cool, attentionné. Pas de prises de têtes, beaucoup de rires... Des copines ont essayé de jouer aux marieuses : "Elle est sympa V, hein ?", "Tu la trouves pas jolie J. ?", je n'avais rien demandé, pas envie de draguer, mais c'était sympa quand même. Alors quoi brodel ?

Les nuages paraissent si bas maintenant que j'ai l'impression de pouvoir les toucher du doigt. En contrebas des langues de brouillard recouvrent les parties les plus encaissées des vallées. Ce chemin porte bien son nom : je suis la crête vers le mont , à droite les lacs de Bienne, Neuchâtel et Morat partiellement recouverts par des nappes de brume, à gauche, les franches montagnes. Je me demandais si je verrais du ciel bleu une fois arrivé en haut, et bien ce sera pour une autre fois, je suis arrivé au point culminant, et les nuages sont toujours au dessus. Tout près sommet du Chasseral, il y a un hotel-auberge absolument nul (oui, je précise que çe n'est pas si haut que ça, 1600m environ), j'hésite un peu parce que je n'aime pas trop cet endroit, mais je finis par céder à la tentation : une grande tasse d'ovomaltine fumante, bien crémeuse. Puis je redescends direction le Landeron. 3 heures de marche tout en descente, enfin sans questions, sans soucis, je commence à sentir la fatigue. Je n'ai plus envie de penser, après tout, ça n'est pas si important que ça. C'est con de se regarder le nombril quand on peut embrasser le monde du regard. Je laisse tomber, j'allonge le pas, la tête enfin vide. Je respire. Même les ampoules qui commencent à se former sur mes orteils ne me donnent pas envie de grimacer.

Quand j'arrive à la gare du Landeron, je ne sais toujours pas ce qui me tracassait ce matin, et je ne sais pas non plus pourquoi je m'en fous à présent. Peut-être que la gueule de bois est passée, ou peut-être que je suis trop crevé pour y penser. Ca peut paraître très con, je suis serein : je sais que les coups de blues reviendront, mais les montagnes restent.
Ecrit par polo_troula, le Lundi 11 Octobre 2004, 01:57 dans la rubrique "On s'en fout".


Commentaires :

  Faustinia
Faustinia
19-10-04
à 14:15

on dirait que ça sent un peu la déprime..(?)

apparemment, tu as la bonne réaction ! ( la montagne et la mer sont des endroits apaisants)les suissesses doivent être aveugles et sourdes pour ne pas remarquer le "trésor" qui  erre dans leur montagne !

je te souhaite de rencontrer quelqu'un à ta mesure, qui sache te faire rire et retrouver un peu le sourire que l'on a du mal à distinguer entre tes lignes...

tu as un grand sens de l'humour, de la répartie, un esprit assez vif et je suis sûre que tu es très gentil.

Vraiment, ton ex ne te méritait pas.

Je te souhaite tout plein de bonnes choses et continue à nous "exploser " ta vie sur ce blog...je reviendrais te lire régulièrement...


  Muche
Muche
19-10-04
à 21:21

Meuh non ! Y'a des jours comme ça, c'est tout ;-)

Arrête, je vais rougir !

Si je peux avoir l'air à mon avantage, c'est surtout parce que c'est mon blog, et que j'y mets ce que je veux (en fait, je ne suis pas toujours très gentil, mais chut). Mon ex m'a accepté avec mes bons et mes mauvais côtés, ce qui n'est pas facile tous les jours. Qui méritait qui ? Ca reste à voir... 

En tout cas, je te décerne la palme du commentaire le plus gentil qu'on m'ait fait ! Merci à toi, et à bientôt :-))

  Faustinia
Faustinia
20-10-04
à 10:33

Re: Meuh non ! Y'a des jours comme ça, c'est tout ;-)

Et en plus, tu rougis ! tu es vraiment une perle rare !

Je vais te faire une pub d'enfer auprès des célibataires que je connais....euh..il faut que ton "alter ego " soit au moins aussi spirituelle que toi, qu'elle ait bon caractère, qu'elle dispose d'au moins 4 neurones, et qu'elle soit tout de même jolie à regarder...maximum 32 ans ( c'est comme ça, cherche pas) et qu'elle aime courir dans la montagne sous la pluie...

Bon, c'est pas gagné, mais ne te décourage pas...

1- des filles célibataires de 32 ans, j'en connais pas

2-aussi spirituelle que toi , à part miss joum et moi, je vois pas..

3-qui aiment courir dans la montagne sous la pluie, à part ma soeur....nan

1-plus de 4 neurones, j'en ai quelques-unes (même des blondes) mais tu mérites un peu mieux physiquement..et les autres ont déjà des compagnons de jeu...

Tu vois, je cherche tous les moyens (en fait, le seul, l'unique moyen) de te redonner ce sourire qui doit manquer à tes proches...

bizzes


  Muche
Muche
20-10-04
à 15:06

Re: Re: Meuh non ! Y'a des jours comme ça, c'est tout ;-)


Ne t'en fais pas trop, je suis un bonhomme plutôt souriant. Et puis ça me convient bien d'être célibataire en ce moment :-).

  Faustinia
Faustinia
20-10-04
à 15:22

Re: Re: Re: Meuh non ! Y'a des jours comme ça, c'est tout ;-)

ok. ça tombe bien, car je viens de vérifier mon fichier et la dernière mise à jour date de........1998....

et au moins, pendant que tu es célibataire, ça te laisse du temps pour écrire tes petits articles qui croustillent si bien sous la dent..;