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Pas grand chose sur à peu près rien
Le noble métier d'assureur
Lorsqu'un chasseur néhandertalien cassait son épieu, il lui fallait en construire un nouveau avant de retourner chasser l'aurochs, ou alors s'en faire prêter un en attendant, ce qui n'est jamais facile lorsqu'on est pas un homme de néhandertal populaire. Evidemment, en attendant d'avoir un autre épieu, notre chasseur néhandertalien crevait la dalle. Alors un jour, un groupe de chasseurs décida de se créer une réserve commune d'épieux de secours, pour ne pas plus être trop embêtés. C'est ainsi que le concept de la mutuelle d'assurance est né (enfin je crois). Quelques milliers d'années plus tard, ce concept a beaucoup évolué. Il s'est notamment adapté au capitalisme : aujourd'hui la raison d'être d'une compagnie d'assurance est, comme pour tout autre entreprise, de "réaliser des bénéfices" (c'est même la phrase d'introduction d'un cours d'économie d'entreprise que j'ai suivi). Les assureurs sont donc désormais les dignes héritiers de l'oncle Picsou, ils emploient des hordes de comptables pour s'assurer que vous payez bien vos cotisations, et des hordes d'avocats qui vous tombent dessus à bras raccourcis au cas où vous ne les payez pas. Evidemment, tout leur art consiste à optimiser leurs bénéfices, donc à vous pomper un max de fric d'un côté, et à en rembourser le strict minimum de l'autre.

Petit exemple banal et personnel, quand j'étais encore étudiant, j'ai été victime d'un accident de moto : une conductrice n'ayant pas respecté une priorité , je me suis retrouvé avec un véhicule en forme de puzzle pour amateurs très confirmés, des vêtements en lambeaux, et quelques bobos mineurs. Avec un constat en ma faveur et des témoins, je me suis dit que je n'aurais pas trop de problèmes a obtenir un juste dédommagement. Erreur ! L'assureur de la dame a d'abord refusé d'entrer en matière, puis a estimé que j'étais partiellement responsable de l'accident, puis a fait traîner les choses avant de me proposer, 6 mois plus tard un arrangement de 1000 francs (au lieu des 5000 que je réclamais). Comme j'ai refusé, il a fallu que j'attende 6 mois de plus et un recours en justice pour obtenir gain de cause. Plus d'un an sans véhicule grâce à la bande d'enc**** des assurances Winterthur.

Autre exemple récent et plus dramatique, un homme souffrant d'une forme aiguë de diabète a un peu tardé à régler une facture de 659 francs (430 euros) à son assurance maladie (pour info, il n'y a pas de sécurité sociale en Suisse, mais une assurance obligatoire très chère à contracter auprès de groupes privés, genre 230 francs (150 euros) par mois, avec 1500 francs (1000 euros) de franchise, et que le strict minimum couvert : ni dentiste, ni opticien, ni psy, ni...). L'assurance a donc radié l'homme en question, qui s'est retrouvé dans l'incapacité de payer ses médicaments, et donc condamné à mort à court terme pour 430 euros d'impayés (il a survécu grâce à l'aide financière de ses proches). Peut-être aurait-il du leur proposer un arrangement à 120 balles en tout et pour tout au bout de six mois ? Ah mais non, les assureurs n'attendent pas 6 mois le règlement de ce genre de conflits.

Mais rien de tout ça n'est nouveau. En vérité, c'est même tristement anodin. Si je déverse aujourd'hui mon fiel sur les assureurs, c'est parce que j'ai lu hier le commentaire du porte parole de l'association des assureurs de Suisse (ou quelque chose comme ça, je cite de mémoire) sur les dégâts dus au séisme dans l'océan indien. Alors que le bilan ne cesse de s'alourdir, passant le cap des 60000 morts, sans compter les villes dévastées et les diverses épidémies à venir, ce connard a quand même trouvé le moyen de déclarer que "Ouf ! Fort heureusement, la plupart des biens (et des indigènes) ayant souffert du cataclysme n'étant pas assurés, les finances des principaux groupes mondiaux d'assurance ne sont pas en péril. Le pire est évité" (Enfin ça, c'est la version un peu résumée). Ce que j'aimerais dire à ce salopard est résumé grosso modo par une phrase de Daniel Pennac : "Si Dieu existe, il te chiera dessus le moment venu, sale con".

Ecrit par polo_troula, le Mercredi 29 Décembre 2004, 13:12 dans la rubrique "Politique".