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Pas grand chose sur à peu près rien
Un samedi comme on les aime, première
--> Shopping sous les ordres de l'adjudante A.
Après une dure semaine passée à essayer de soigner une crève carabinée, tout en tâchant de ne pas prendre trop de retard dans mon travail alors que je suis en train de négocier un mandat extérieur qui devrait faire de moi un homme riche (non, je plaisante), le samedi a intérêt à être spécialement chouette. Au programme, quelques courses et une après-midi avec des amis que je n'ai pas vu depuis trop longtemps.
Samedi matin donc, rdv avec A. qui m'a soutenu qu'il fallait absolument que je renouvelle un peu ma garde robe. Elle a décidé que si elle ne me forçait pas un peu la main, je finirais à 75 ans avec les mêmes jeans antédiluviens, les mêmes godasses informes, et les mêmes pulls mités, que je serais le grunge de la maison de retraite, ce qui serait complètement passé de mode en l'an 2051, et que les autres vieux messieurs, respectables eux, se moqueraient de moi, me piqueraient ma compote à la cantine, et jetteraient mon dentier dans les WC (c'est à se demander comment un jour j'ai pu lui plaire). J'ai fini par admettre du bout des lèvres que mes godasses arrivaient gentiment en fin de vie (des godillots que je traîne depuis 9 ans, qui ont survécu à deux accidents de moto et deux ressemelages). Sourire de victoire sur le visage d'A. et direction un centre commercial où il y aurait, paraît-il, tout ce qu'il faut pour me rendre une apparence convenable. On commence donc à faire les boutiques, et tout de suite je m'aperçois qu'A. et moi n'avons pas la même idée du convenable. " Tiens, regarde ce pantalon, il est bien non ? - Il me rappelle ceux que je portais à mon dernier boulot, et puis moi je suis surtout venu acheter des godasses" [ Pour info, mon dernier boulot était l'exemple type de l'hypocrisie régnant au niveau des normes vestimentaires (entre autres) dans un trop grand nombre de boîtes : non, surtout pas de costume c'est ringard, ici on est plutôt cool, viens juste habillé "propre", chemise, exceptionnellement un T-shirt (mais pas ceux que tu achètes par paquet de 10 à la Migros, n'est-ce pas), des godasses qui présentent bien, genre chaussures noires bien cirées (mais ni baskets ni gros godillots, ni espadrilles, ni...), pantalon normal de bonne coupe (pas de jeans bien sûr), et fais gaffe on voit tout de suite les habits trop bon marché, n'oublie pas de te raser, tiens tu n'aurais pas besoin d'une coupe de cheveux ?, ... bref un monde tout aussi normé que celui du costard-cravate, et qui refuse de se l'avouer. A vomir.] A. ne se démonte pas. " Et ce pull ? Je suis sûre qu'il t'irait bien. - Mouais, mais c'est du coton, ça ne tient pas chaud. - Mais bougre d'âne, on s'en fout, c'est pour faire joli. - Bon, on passe au godasses et on voit le reste après ? - Grmmblblbl..." On passe aux godasses. " Regarde ça, c'est très à la mode". Elle me montre une série de paires de chaussures hyper longues et pointues. " Oui, mais j'ai 5 orteils à chaque pied, moi, et je ne chausse pas du 57. - Un peux de sérieux stp, elles sont très bien. Les belles chaussures aujourd'hui elles sont comme ça. C'est la mode. - Bon alors, j'en voudrais avec une paire avec un bout un peu recourbé et un grelot sur la pointe, comme ça quand la mode sera passée j'aurai tout à fait l'air d'un bouffon. - Mais alors tu veux quoi à la fin ? - Ben les mêmes que celles que j'ai maintenant, mais en neuves. - Pfff..." Apparemment on ne fait plus ce modèle, et ceux qui y ressemblent vaguement me laissent sceptiques. A. essaye de me pousser vers des espèces de baskets-croisées-chaussures de ville, mais ce sera pour une autre fois. A la manière dont elle me regarde et aux veines qui commencent à saillir sur son cou je me dis qu'il va falloir la jouer finement " Viens, je t'offre un chocolat chaud (j'ai découvert que c'était la formule magique avec A.) - Non mais tu crois vraiment que tu vas t'en tirer comme ça ? - Et une tartelette aux cerises aussi. - Bon ok. - (Ouf)" Pour calmer sa frustration, elle essaye quand même 25 paires de godasse avant qu'on sorte de la boutique, et je suis prié de donner mon avis de manière détaillée à chaque fois. Et moi qui pensait pouvoir profiter de ma vie de célibataire... Elle achète 2 paires d'un coup. Y aurait-il du défi dans l'air ? Après avoir savouré chocolat chaud et tartelettes, A. me prend entre 4 yeux et m'explique qu'elle s'est levé tôt un samedi exprès pour m'emmener acheter des habits, et que je ne sortirai pas d'ici avant d'en avoir acheté, coco. Houla, elle ne rigole plus. On se lève et c'est à peine si elle ne me prend pas par l'oreille pour rentrer dans la boutique suivante. Elle me montre un costume à rayures. Je souris : " T'es quand même pas sérieuse là ? - Si. Tu l'essayes et tu te tais." Gloups. J'essaye donc le costume d'Al Capone (ou de son comptable) avec une paire de chaussures pointue, A. me dit qu'il tombe nickel, je lui demande si je dois braquer la boutique et partir en essayant de courir avec ces chaussures pointues, elle se fâche, me dit que ça ne me ferait pas de mal d'avoir l'air de temps en temps d'autre chose que de l'ingénieur-chemisette lambda, ou plus généralement d'un néo-grunge-attardé-qui-descend-de-sa-montagneu-sur-son-gros-co-chon... Un peu de classe bordel ! On pique un fou rire, je n'achète pas le costume, mais elle finit par me convaincre d'acheter un pull et une veste qui remplacera avantageusement mon vieux blouson que je suis prié d'abandonner sur place sans discuter. Elle est satisfaite, moi aussi, et on peut partir sur Neuch manger quelque chose. Comme il est encore tôt, on se prend un apéro et on discute un peu, on rigole, on flirte un peu aussi. " Qu'est-ce que tu fais ce soir ? - Je serai vers Aarau, une soirée avec des potes. - Tant pis. De toute façon je t'ai assez vu pour aujourd'hui." Et elle me tire la langue. On a une relation un peu bizarre avec A. On ne sort pas ensemble, sauf des fois (c'est elle qui l'a formulé comme ça). Pour le moment ça paraît nous convenir parfaitement à tous les deux. D'autant plus qu'on ne se prend jamais au sérieux. On profite donc du repas, puis je rentre chez moi ramasser mes affaires pour la deuxième partie de la journée. Direction la suisse allemande : Aarau et les bains de Schinznach. Ecrit par polo_troula, le Dimanche 7 Novembre 2004, 20:54 dans la rubrique "Glop".
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à 23:02