Quand P. et A., un couple d'amis, m'ont dit qu'ils avaient enfin trouvé l'appart de leurs rêves à Lausanne, j'ai tout naturellement proposé de les aider. Donc rendez-vous samedi à 8h pour le déménagement.

Vendredi, O. m'appelle : soirée poker avec quelques potes. Ok, avec plaisir. Il suffira de faire doux, je prévois prudemment de rentrer vers minuit histoire d'être en forme le lendemain. Vers 2h du mat, on a fini toutes les bières, le rosé, le blanc, le rouge, la vodka, et j'ai au moins gagné 6,50 francs (non, on ne joue pas gros). J'ai aussi fumé toutes mes cigarettes (1 paquet et demi). Bon, il va falloir rentrer... Meuuu non ! H. fait péter les cigares et il reste du whisky. De toute façon, ils refusent de me laisser partir et ça fait au moins 3 heures que je ne suis plus en état de conduire. Je me dis alors que je peux continuer un peu, et après dormir sur place. De toute façon, demain il devrait aussi y avoir C. Y. H. J. qui sont bâtis comme des vikings, que je sois fatigué ne changera pas grand chose. Bref je finis par m'échouer sur un canap vers 4h.

7h30, je me réveille difficilement, les petits nains sont déjà au travail dans mon crâne, mais au lieu de chanter "Hé Ho", ont dirait qu'ils ont mis du Rammstein à fond. Rheuuu, j'ai deux cendriers à la place des poumons et je n'ai manifestement pas évacué tout l'alcool ingurgité la veille. Bon, je me passe la tête sous l'eau. Je réveille H. : "C'est l'heure d'y aller ! - Grmpff. Hein ? Où ça ? - Ben aider au déménagement. - Jamais entendu parler, aïe ma tête, soif, rrflzzzz...". Lâcheur.

Je ne lâche pas, moi. En route ! J'arrive à 8h pétantes chez P. et A, tiens je suis le premier ! " Ah pas exactement, tu es le seul !" me dit P. Pardon ? Et C. ? et Y. ? et D. ? et les autres ? Pas là. Et merde. En plus il fait lourd. Et c'est un 4 pièces et demi qu'on déménage. P. s'occupe des nettoyages pendant qu'on descend les 350 tonnes de meubles avec son copain. Je suis trempé de sueur après avoir monté et descendu les escaliers 2 fois. Pfff... Bon, on finit tant bien que mal par tout faire rentrer dans la camionnette louée, et en route pour Lausanne. Je dors pendant tout le trajet. A m'offre un café quand on arrive, mais je refuse la cigarette qu'il me tend obligeamment. Leur nouvel appart est super joli, et surtout il n'est qu'au premier étage. Par contre il pleut maintenant, on ne peut pas tout avoir. A. me dit de poser les meubles au milieu des pièces : il veut remettre une couche de peinture sur les murs après (malgré son air rondouillard, A., c'est 175cm de concentré de motivation). Vers 15h la camionnette est vide, je suis content parce que 1) je suis mort de fatigue, 2) je trouve qu'on ne s'en est pas mal sorti à 2. A me demande où il peut acheter de la peinture (ils ont amménagé à 500m de là où j'habitais quand j'étais étudiant), je l'emmène, on discute de la peinture à choisir, des rouleaux, etc... Puis on va se prendre un goûter : croissants au jambon, petits patés en croute, bière.

Et là, je suis de nouveau frappé par le syndrôme du "Et si que", vous savez, cette pulsion qui vous pousse à faire/dire des âneries juste parce que c'est drôle ou que c'est bête (voir un de mes anciens posts). "Tu veux un coup de main pour la peinture ?" Il accepte. Je jure que la prochaine fois je me mordrai la main. P. nous rejoint à ce moment là, et on se retrouve à 3 pour faire la peinture. Comme on est crevés, on ne discute pas trop et les choses vont vite. On a pris de la peinture qui ne dégouline pas, on ne fait pas de pastrouilles, on ne va pas fumer de clopes toutes les 2mn, et à 21h tout est en ordre. On passe au Mac Do, puis ils me proposent d'aller m'offrir un petit verre avant de rentrer (il est prévu qu'ils me ramènent chez moi et dorment chez les parents de P.). Ca tombe bien, je connais un super bistrot pas très loin de chez eux.

C'est un bar antillais, où il y a des cocktails de la mort qui tue. Il y a bien sûr les grands classiques : margaritas, tipunchs, etc... (oui Joumana, il y a aussi des mojitos), mais il y a surtout les 32 spécialités maison dont personne à part le patron ne saura jamais ce qu'il y a dedans (il veut bien nous dire ce qu'on boit, mais on a oublié le lendemain, et sur la carte il n'y a que les jus de fruits utilisés) . Des grands verres, pleins de couleurs, et pleins d'alcool aussi (et très chers, mais bon, on n'est pas volé). Le problème, c'est qu'on s'en rend compte toujours trop tard. P. et A. ne supportent pas très bien l'alcool, ils sont ronds après un verre, au deuxième ils veulent que je leur montre tous les bars de Lausanne (les pauvres, s'ils savaient...), au troisième ils me font de grandes déclarations (si j'ai bien retenu, je serai toujours le bienvenu, A. m'invitera au Tessin, ils m'aideront pour mon prochain déménagement, et ils me présenteront toutes leurs copines célibataires et jolies), et au quatrième je ne sais plus très bien parce que moi aussi je suis bourré. Bien sûr, il n'est plus question d'aller à Neuchâtel, et comme ça pue la peinture dans l'appart, on sort des couvertures et on se couche sur le balcon.

Allez savoir pourquoi, je m'endors immédiatement.