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Week-end de mariage, deuxième partie
--> Samedi + Dimanche
Samedi 10h15, départ de chez les parents de la mariée (que je n'ai pas encore vu) pour la mairie du XVième (au fait, je ne sais pas pourquoi ils ont voulu se marier là puisque personne dans les deux familles n'habite le XVième). Les parents distribuent des noeux roses et des rubans blancs pour mettre sur les voitures. Je me contente de deux rubans blancs. En descendant, mon oncle voit ma voiture et me dit que j'aurais pu "aller la laver, quand même elle est crade", il a l'air contrarié, il fronce les sourcils. Bon ok, ça fait un moment que je ne l'ai pas lavée et après les 1000 km que j'ai fait depuis le jeudi, il y a environ 14000 insectes collés dessus. Ceci dit je n'ai pas eu le temps d'aller la laver ni la veille (oui, j'ai voulu le faire, mais ça fermait à 20h et je n'avais pas envie de parcourir toute la banlieue pour trouver une laverie après ce voyage) ni ce matin, j'ai la tête dans le cul, je commence à en avoir marre de leurs chichis, et en plus je n'ai jamais pu le blairer, ce qui n'aide pas. Je résiste tout de même à l'envie de l'envoyer chier, marmonne une excuse et monte dans ma voiture avec ma plus jeune cousine et ma mère.
On arrive tant bien que mal à former un convoi, et on arrive presque tous en même temps devant la mairie. La famille du marié est déjà là, ainsi que les familles et amis de trois autres mariages au moins. J'arrive enfin voir la cousine qui se marie et qui s'était cachée pendant tout ce temps là. Elle est magnifique dans sa robe blanche, elle a des fleurs dans les cheveux, et elle respire le bonheur. Le marié à l'air radieux lui aussi, son père un peu moins, il y a 115 autres personnes que je ne connais pas, et il fait grand beau. Je commence à avoir très chaud avec mon costume noir et je m'impatiente. Je sors un mouchoir pour m'essuyer le front et tombe sur le polytechnicien dans son uniforme qui fait exactement la même chose, mais depuis ce matin. Il a l'air d'être au bord du coup de chaleur, on se regarde et on se marre. Un appel, on peut enfin entrer. Ca se bouscule un peu, un fonctionnaire me dit qu'on est le 18ème mariage depuis ce matin, et on arrive dans l'antichambre de la salle de mariage. Photos pendant une demi-heure avec la mariée, tout le monde y passe. Ma grand mère commence à râler parce qu'elle a mal à son genou, des enfants commencent à pleurer, on me présente un Suisse, avocat à Genève (je ne sais pas pourquoi on s'imagine que deux personnes habitant le même pays auront forcément beaucoup de choses à se dire quand ils se rencontrent à l'étranger). C'est jeune loup aux dents longues, il me demande si je me plais "à la campagne, hin hin" (oui, les genevois sont un peu les "parisiens" de la Suisse), me dit qu'il est militant du parti libéral (c'est grosso-modo l'équivalent Suisse du parti d'Alain Madelin), me confie qu'il admire Charles Poncet (un avocat qui a traité l'agriculture de vieille catin ridée, les fonctionnaires de feignants, et qui suggère de supprimer toute forme de subvention aux paysans pour engager des jardiniers à la place),... Comme il commence à me gonfler, je lui dit que oui, penser aux bienfaits de la pleine concurrence l'honore, quand on sait qu'il exerce le métier le plus surprotégé de la concurrence du monde (nota benne: en Suisse, un avocat inscrit au barreau de Saint-Gall, par exemple, ne peut même pas plaider à Genève), que moi aussi je suis pour un max de concurrence, notamment dans le domaine des plaidoieries, et que j'attends avec impatience que des avocats Pakistanais travaillant pour 30 centimes de l'heure viennent le concurrencer pour voir la tête qu'il fera. Ca n'a pas l'air de lui plaire beaucoup mais il n'a pas le temps de me répondre car on passe enfin dans la salle des mariages. On s'assoit, je suis juste derrière les 2 tourtereaux, l'adjoint qui officie est un super pro de la politique, il ne cesse jamais ni de sourire, ni de parler, dit à la mariée qu'il a rarement été frappé par tant de beauté et de bonheur, que ça lui a rarement fait ça mais qu'il a la conviction que ce mariage sera d'une solidité rare, blablabla... Il demande leur profession aux deux héros du jour, "avocats" répondent-il. "Ah formidable ! Moi aussi je suis juriste de profession... blablabla... service des autres... blablabla...". Il demande à la mariée l'origine de son prénom, on lui répond que c'est libanais, et aussitôt "Ah formidable ! J'y ai fait de la coopération... blablabla... ce mariage démontre l'étroitesse des liens qui unissent nos deux pays ... blablabla ... ". Je suggère à l'oreille de marié de dire qu'en fait lui est d'origine kalmouke pour voir ce qu'il va se passer, mais il ne le fait pas. Dommage. Je reste quand même sur le cul par le talent d'impro de l'adjoint ; 18 mariages et on dirait presque que c'est le premier. Au bout d'un moment, il s'arrête de parler, on marie les 2 zozos, et on sort après le traditionnel bisou. On leur jette quelques grains de riz, puis on va prendre un pot en face. Champagne et petits fours, on salue ceux qu'on a pas eu le temps de saluer, je vais féliciter les deux amoureux, c'est assez sympa, sauf qu'il n'y a plus de ciel bleu mais des nuages gris. L'autre grand-mère de ma plus jeune cousine me dit que j'ai l'air du pasteur avec mon costume (elle a le don pour me dire des choses vexantes sans vraiment (?) le vouloir), un cousin me présente sa copine, ...bref c'est assez sympa. D'un seul coup ma plus jeune cousine se met à pleurer et s'éloigne. Comme personne n'ose la suivre (elle a presqu'aussi bon caractère que moi), j'y vais. Je la rattrape et lui dis doucement 2 ou 3 conneries pour qu'elle rigole au lieu de pleurer. Ca marche moyen : elle pouffe de rire en pleurant. Je menace de lui raconter des histoires de toto si elle continue, alors elle se calme. On discute un peu, elle me dit qu'elle est mal à l'aise parce qu'elle n'a rien à voir avec tous ces gens. Mouais, à mon avis, c'est plutôt une histoire de mec (on ne me fait pas le coup de la jeune fille pure et fraîche comme ça, non mais), mais je n'insiste pas. On fume une cigarette (ses parents me font de gros yeux), et ça passe. Bien que je ne lui aie rien demandé, sa grand-mère a l'air d'apprécier mon intervention et décide de me récompenser à sa manière : elle disparaît dans la foule et en ressort avec une petite blonde. "Je vous présente ? - Merci, je vais me présenter tout seul comme un grand...". Cette grand-mère là me sciera toujours, elle est décidément incroyable : elle arrive toujours comme un cheveu sur la soupe, elle est tellement franche qu'elle arrive à vexer tout le monde, et elle est tellement pleine de bonnes intentions que personne n'arrive lui en vouloir. Je passe la dernière demi-heure à discuter avec la jolie blondinette qui m'avoue qu'elle n'avait jamais vu la grand-mère en question, et c'est l'heure d'y aller (d'ailleurs il commence à flotter). On repart chez ma grand-mère à moi. On se change, on mange, et après un petit café et 30mn de sieste, c'est l'heure de repartir : direction la Sologne pour un banquet. On m'apprend que je n'ai rien compris et qu'il n'y aura pas de mariage à l'église là bas, non mais ça va pas la tête (alors mea culpa, j'ai médit, il n'y aura pas trois mariages mais seulement deux, toutes mes excuses). Je prends un de mes cousins, sa copine, et ma plus jeune cousine avec moi. Cette dernière me dit que la musique est à chier dans ma voiture (je n'ai que de vieilles cassettes: AC/DC, Nirvana, Tori Amos, Téléphone, ... mais moi je ne trouve pas ça à chier du tout), puis elle s'endort comme les deux autres zouaves derrière. Deux heures et demi après on arrive à trifouillis-les-oies-en-sologne, je réveille les djeunes et les dépose dans leurs hôtels respectifs (évidemment, les hôtels sont tous dispersés dans la région), puis première surprise : contrairement à ce qu'on m'avait dit, il n'y pas de chambre réservée pour moi dans l'hôtel prévu. Je ne dis presque pas de gros mots et j'arrive à en trouver une autre ailleurs tout seul comme un grand. C'est moche, WC et douche sur le palier, le mobilier doit dater de la dernière guerre mondiale (voire de celle d'avant), et à l'odeur personne n'a ouvert la porte de cette chambre depuis. Tant pis, je la prends. Je me douche, repasse prendre les djeunes, et en route pour le château où se tient le banquet. C'est plutôt une grosse ferme, mais c'est très joli. Le buffet annonce un repas gastronomique, je bois quatre flutes de champagne avec ma grand-mère, je déambule un peu, discute avec ma cousine mariée, recroise l'avocat genevois mais il n'a visiblement plus l'intention de me parler, n'arrive pas à retrouver la blondinette de ce matin mais par contre je tombe sur la petite fille des snobs. Elle se recramponne à ma jambe, me demande de courrir comme ça, puis veut à-dada encore, puis des grimaces, je suis fait comme un rat : je n'ai jamais su dire non à un gosse ! Mon père vient heureusement à ma rescousse (lui aussi il a du succès avec les mômes). On apporte les plans de table, ce qui me contrarie parce que j'aurais quand même préféré choisir avec qui j'allais m'assoir. On passe dans la salle des repas, je suis avec le cousin que j'ai amené et sa copine, un autre couple, un cousin du marié, et deux mormons américains. Ca aurait pu être pire : ma plus jeune cousine est assise avec les enfants, et mes parents sont à côté d'un vieux type coiffé d'une moumoute ridicule qui parle très fort, et de sa femme qui sent la vielle bique. Je croise du regard la blondinette, un petit coucou, mais à la vue du menu on n'aura pas l'occasion de se parler de si tôt : il n'y a pas moins de six plats ! J'ai toujours dit que mon oncle en faisait trop. D'ailleurs le repas dure 5 heures : de 22h à 3h du mat ! Salades (slurp, ça met en appétit), Foie gras (miam), plat de poissons(groumpf) , puis de charcuteries (là je n'ai déjà plus très faim, j'aurais peut-être du ne prendre qu'une tranche de jambon à l'os), puis de viandes (bon ok, mais seulement par gourmandise, un peu de côte de boeuf,... d'accord aussi un peu de rôti de veau et de poularde), dessert (c'était méga bon, mais là j'ai les dents du fond qui baignent). Evidemment, un verre de vin différent avec chaque plat (hips). Enfin, l'orchestre joue une valse et les jeunes mariés ouvrent le bal. Ceci dit il est 3h30, j'ai trop mangé, je suis crevé, et je n'ai pas envie de danser. Je dis donc au revoir à tous eux que je connais et qui sont à proximité, et sors. Il est déjà 4h. Je retombe sur la blondinette : "Tu pars déjà ? -Oui, je suis crevé. - T'es sûr que tu ne veux pas rester danser un peu ? -J'ai de la route demain et un entretien d'embauche Lundi. -Alors à une prochaine..." Je résiste à l'envie de me mordre la main, et je pars. Le lendemain 10h30, je suis réveillé par le doux bruit de l'aspirateur qu'on passe dans le couloir et qui tambourine à ma porte. J'essaie de dormir encore, mais à 11h la patronne de l'hôtel toque à la porte (ou plutot BOUMe à la porte), "IL FAUT LIBERER LA CHAMBRE, IL EST 11H". Grmblbl, je me lève, prends une douche à l'autre bout du couloir, fais mon sac et décolle. Direction l'hôtel de mes parents où il y a un brunch prévu à 13h. Evidemment. il ne commence qu'à 14h30, puis il faut se farcir les discours des témoins, très réussis (mais quand même, ils auraient eu 1000 fois le temps de les faire la veille), puis celui du père de la mariée qui tient absolument à avoir l'air important. Pas de bol il n'a eu que l'air ridicule avec son discours pourri. Il est plus de 15h et on commence à peine à manger. C'en est trop, il flotte, j'ai 700 km à faire et dois me lever à 6h30 le lendemain pour en faire 200 de plus, aller et retour, avec un entretien d'embauche au milieu. Je pète un plomb, me lève, embrasse la famille, et sors en emportant un peu de rillettes de canard et de cote de boeuf froide avec moi. Le retour est plutôt calme, hormis un chevreuil qui a décidé de prendre l'autoroute et qui ne sait pas quelle file choisir. Je retrouve mon délicieux bordel vers 22h30, prends un thé vert, un peu de pain et de fromage, déballe mes affaires. Et il est minuit quant je règle à contrecoeur mon réveil à 6h30. Un jour, j'arriverai à dormir 8h de suite... Ecrit par polo_troula, le Samedi 24 Juillet 2004, 20:31 dans la rubrique "Glop".
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