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Pas grand chose sur à peu près rien
30 ans
--> Halte à la détresse morale ! Cette fois j'écris moi-même un post !
Pas les miens de 30 ans, ceux d'un vieux (ha ha) copain, D.

Après une dernière dure journée de boulot, un vendredi soir furieux dans la bonne moyenne, je me lève relativement tôt samedi : il faut que je change la batterie de ma voiture qui est complètement morte et dont une des bornes est couverte de sulfate (ou un truc blanc dans le même genre), que j'envoie (et rédige) 8 mails pour mon boulot, et que je me tape la route jusqu'à un bled à la frontière française près de Genève pour fêter les 30 ans d'un copain de lycée. Rendez-vous en début d'après-midi histoire de profiter de la piscine (ça se passe dans la maison d'une de ses tantes qui lui a laissé pendant qu'elle était en vacances).

Après avoir réglé ces formalités, comme le ciel est gris et que j'ai la très nette impression qu'il va se mettre à flotter avant peu, je ne prends pas de maillot de bain, et je me mets en route. Evidemment plus je me rapproche de Genève plus il fait beau, et quand j'arrive, le ciel est uniformément bleu et il fait 30°. J'espère que D. aura un maillot en rab.

La maison est immense, 350m2, 3 étages, le jardin à la taille d'un parc naturel, piscine olympique (ouais bon, presque), une véranda deux fois plus grande que mon appart' (et avec kitchenette et spa), etc... en plus j'arrive au bon moment : les côtes de boeuf sont en train de finir de griller, le vin est aéré, on est en train de servir le pastis, et les filles sont en bikini. Je sens que je vais passer un bon samedi :-)

D. me prête un de ses maillots, il est donc beaucoup trop large et j'ai l'air d'un couillon. Pas grave, ça ne me changera pas trop. On passe l'après-midi à faire les cons avec un ballon de volley, à grignoter du melon, de la pastèque (pour le Jeune, l'Ancien et moi, aussi des restes de côte de boeuf-mayonnaise), puis quand on a trop chaud on va faire plouf puis on boit un verre autour de la gigantesque table en teck abritée du soleil par de grands arbres et une toile tendue entre des poteaux.. Et de temps en temps, on nous passe de la crème solaire dans le dos :-)

Vers 16h, le gros des invités commence gentiment à arriver, il y a pas mal de collègues / anciens collègues de D. , mais aussi des anciens élèves de l'école d'ingénieurs où nous avons fait nos études et des anciens du lycée où nous avons eu notre bac (oui, ça fait beaucoup d'anciens dans une seule phrase, on ne rajeunit pas...).

Il y a notamment L., qui travaille à Paris maintenant. Il n'a pas trop changé, ça me fait chaud au coeur de le revoir. Dans le fond c'est celui qui est resté le plus fidèle à lui-même ces 11 dernières années. Le grand dadet en jeans, chemise à carreaux moletonnée et godasses informes qui passait joyeusement le pot de son peugeot 103 à la barre à mine les dimanches après-midi (bon, j'exagère un peu) est devenu ingénieur lui aussi. Il accorde toujours aussi peu d'importance à sa tenue vestimentaire, a préféré un salaire presque inférieur de moitié à ce qu'il aurait pu gagner en Suisse pour faire un métier qui l'intéressait. Le choix n'est pas mauvais : il n'a jamais eu des goûts de luxe, et entre RTT, heures sup', et les conditions sociales de sa boîte, il se retrouve avec 11 semaines de congés par an. Moi, j'en ai 4, et encore y'a pas mal de we où je bosse. L'ado qui peinait à aborder les filles au lycée et prétextait attendre la femme de sa vie pour excuser sa timidité l'a finalement trouvée : il se marie dans deux mois. Le contraste est saisissant avec D. : au lycée il était aussi du genre Gessien mal dégrossi, mais version clown exempt de toute forme de timidité . Aujourd'hui, il occupe un poste à responsabilité dans une boîte où on va travailler en costume-sans-cravate-mais-à-la-mode-et-lunettes-de-soleil-classe-sur-la-tête, roule dans un coupé sport, a accumulé les conquêtes et sort d'ailleurs actuellement avec une des jolies secrétaires blondes de sa boîte (non, je n'ai rien contre les secrétaires, d'ailleurs celle-ci est très sympa, mais là ça complète le cliché).

Il y a aussi G., étudiant plutôt brillant, timide de nature et complexé par sa grande taille, qui aussi vient d'atteindre le cap (non-)fatidique de la trentaine. Lui s'est aigri. Sa propension à faire trop facilement confiance aux gens et à ne jamais revendiquer, lui a joué des sales tours. A force de ne pas défendre son bout de gras, il vient de se retrouver au chômage. Je le soupçonne fortement d'être toujours puceau et accessoirement au bord de la dépression. Et puis K., dont le troisième enfant est en route, T. qui après avoir laborieusement terminé ses études avait ouvert un bistrot, et qui a décidé de commencer un doctorat, l'Ancien qui fidèle à lui même attaque toutes les gonzesses qui passent à sa portée et qui bien qu'au chômage dépense joyeusement ses économies entre permis bateau et ski nautique, le Jeune qui propulse infatigablement ses 110 kilos dans la piscine pour faire les plus grosses bombes possibles, un Comique-grande-gueule-de-service, un virtuose du piano, un Mr-pas-de-bol qui reçoit deux fois le ballon dans la figure et qui l'expédie chez les voisins quand il décide le renvoyer puis manque de se faire bouffer par leur rottweiler quand il décide d'aller le rechercher, X. un de mes anciens collocs qui commence à se dégarnir sérieusement, et beaucoup d'autres...

Il y a aussi S., une grande brune qui me tape dans l'oeil. Il me semble l'avoir déjà vue quelque part, je ne me souviens plus. Elle se souvient, on s'est croisés lors d'un we dans un refuge il y a 5 ans, elle sortait avec D. à l'époque (quelle mémoire !). J'aimerais lui parler plus longuement, mais on n'arrête pas d'être interrompus, et puis son copain est là, et puis c'est l'heure du souper et on se retrouve assis à loin l'un de l'autre. Le repas dure longtemps, et les végétarien(ne)s ne sont pas à la fête : merguez, brochettes, re-côtes de boeuf, poulets rôtis, steaks marinés, ... et une laitue qui a du s'égarer par là. On offre ses cadeaux à D. en sabrant le champagne. La musique et l'alcool nous montent un peu à la tête, la fête repart de plus belle, je commence à être franchement pompette. La plupart des invités s'en vont gentiment vers 1h (oui ça a l'air tôt comme ça, mais ils avaient commencé vers 17h, et puis le problème des bleds, c'est qu'après il faut rentrer en voiture). Comme il commence à faire froid, la poignée d'irréductibles qui restent se rabattent sous la gigantesque véranda... et ça repart ! L'Ancien s'empare d'une guitare, on chante avec lui (ou plutôt on braille), on improvise sur des rythmes blues, mais c'est plutôt comique car l'ambiance n'est pas au blues et ça tourne au n'importe quoi. D. va chercher une espèce de micro-fleur rose avec un ampli vert qui sature dès 30dB, dans lequel le Jeune et mois hurlons "Big balls" d' AC/DC à tue-tête. Les cadavres de bouteilles s'accumulent. Puis le copain de S. nous dit au revoir, S. reste : c'était pas son mec. Un énorme néon "CON" s'allume dans ma tête tandis qu'une musique genre nintendo-game-over tinte dans mes oreilles. Je me dis qu'il faut absolument que je fasse quelque chose, et du coup je ne fais rien du tout. Puis tout le monde va se coucher (la maison est tellement grande qu'il y a une chambre pour chacun), bonne nuit les petits. Avant de sombrer je me dis que me suis bien marré, mais que bordel il faut que je fasse quelque chose pour S.

Après de trop courtes heures de sommeil, je suis réveillé par la voix guillerette du Jeune hurlant dans les couloirs que le petit déj est prêt (la seule voix qui se rapproche un peu de la sienne est celle d'un sergent de la caserne Général Frère à Lyon qui me hurlait de faire des pompes parce que que je n'avais pas suivi la ligne bleue dans la cour). Je me retrouve assis à côté de S. qui a été nous chercher de la tresse et qui avec la copine de D. a débarassé le bordel de la veille, mais j'ai tellement la tête dans le cul qu'au lieu de songer à les remercier, je ne dis que "Groumpf, nutella svp". Puis elle part, et un néon "RE-CON" s'allume. En plus je ne lui ai même pas demandé son numéro de téléphone, quel nul. Du coup je me console en allant faire du rodéo nautique avec les autres guelus (on a trouvé un ballon sauteur dans la chambre d'un des petits cousins de D.).

Le we est fini, D. est maintenant trentenaire, des images de cette soirée me trottent encore dans la tête: D. en maillot de bain rouge les bras écartés en train de hurler "Femme ! Oint moi !", l'Ancien en train de brailler dans son micro-fleur en plastoc rose, le Jeune en train de sauter dans la piscine en posture de Bouddha, Mr-pas-de.bol en train de regrimper frénétiquement le mur des voisins en hurlant pendant que le chien des baskerville rapplique à toute vitesse, un plateau de pastis gentiment apporté par une très jolie fille en bikini, le regard amer de G., les jambes de S., son sourire, ... et puis aussi ce panneau "CON". Il faut vraiment que je fasse quelque chose.

Ecrit par polo_troula, le Mardi 5 Juillet 2005, 00:15 dans la rubrique "Glop".


Commentaires :

  Jersey
Jersey
06-07-05
à 20:58

hooohiihoohooo plouf.

c'est drôle.... tu as tiré le portrait presque parfait de deux de mes potes... le trentenaire aigri, puceau, j'ai,

le gros marrant qui fait des bombes dans l'eau , j'ai.

je suis sûre qu'en cherchant un peu on a encore plein de points communs ;o)
et toi, si cet article était écrit par un de tes potes, tu crois qu'il te décrirait comment ? (a part avec le neon con clignotant ;o)

  Muche
Muche
06-07-05
à 23:11

Re: hooohiihoohooo plouf.

D'autres points communs ? Pourquoi pas... Peut-êre déjà un certain goût pour la sobriété (je suis allé faire un tour sur ton blog).

Par contre je ne sais pas vraiment comment on me décrirait, et si je me décris moi-même, ça ne compte pas.

En tout cas bienvenue ici :-)

  gobbolino
gobbolino
07-07-05
à 10:03

a t'on toujours un spécimen de ces genres là dans chaque bande de potes ;o)

moi aussi j'ai ce genre de copains, en plus du grand marrant à lunettes célibataire qui commence à s'aigrir, de la chipie faiseuse d'histoires, (pas moi) du grand timide....

je me demande comment mes potes me voient... ça fait peur hein.... (t'es quand même vachement addicted aux brunes , toi ;o)

  Muche
Muche
07-07-05
à 12:34

Re:

Tu l'as dit ;-)

(mais non, je ne suis pas addicted aux brunes, j'ai des goûts assez éclectiques)

  Anonyme
08-11-05
à 11:34

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